
Un arrêt pour vérification m'a permis de constater une fuite au tristement célèbre joint mécanique de pompe à eau.
C'est donc à une quantité de liquide de refroidissement devenue insuffisante que j'ai attribuée cette bouffée de chaleur.
la fin du trajet s'est donc effectuée à vitesse réduite et l'aiguille n'est jamais rentrée dans le rouge.
Cependant le lendemain matin, une petite tache sur le sol à l'aplomb de l'évacuation du filtre à air a confirmé mes craintes de la veille : c'etait de la "mayonnaise", signe qu'un joint de culasse (au moins) avait mal supporté cette mésaventure.

Avant d'entreprendre un démontage, j'ai décidé de bien laisser décanter l'huile dans le moteur afin de séparer le lubrifiant de l'éventuelle quantité d'eau qu'il pouvait contenir.
Ainsi reposé, c'est d'abord l'eau qui devait sortir par le bouchon de vidange.
Hier, à mon grand soulagement lors de l'opération, c'est une huile noire mais bien homogène et non souillée qui s'est écoulée dans le bac : les dégâts étaient donc minimes.
La faiblesse d'un joint de culasse étant la conséquence et non la cause d'une surchauffe, il me fallait bien sur changer les joints défectueux mais aussi et surtout déterminer l'origine de la surchauffe.
Pour changer les joints de culasse sur une CX, il n'est point nécessaire de déposer le moteur, mais comme je devais aussi changer le joint de pompe à eau, j'ai mis le moteur sur l'établi.
Et après avoir retiré le couvercle de pompe à eau, la turbine tournait librement sur son axe !

Pourtant l'écrou borgne était bien serré et la rondelle cuivre était bien à sa place .

J'avais donc trouvé la cause de ma panne : la turbine ne remplissant plus son rôle, la circulation du liquide était quasi-nulle et le refroidissement se faisait uniquement selon le principe du thermosiphon (ce qui a quand même permis de limiter la surchauffe).
Et comme, avec ma fuite, il a fini par manquer du liquide, cela a d'autant plus diminué les performances du système.

Après démontage voici comment se présentait la turbine (à droite la turbine que j'ai démontée et à gauche sa soeur en bon état) :
Rien d'anormal semble t-il, mais quand on les retourne ..................
Etonnant non ?
les cannelures qui assurent l'entraînement ont complètement disparu !
Pas étonnant que la turbine ne soit plus entraînée par l'arbre à came.
En quand on y regarde de plus près, on aurait voulu faire la rectif au tour qu'on aurait pas fait mieux !

En revanche les dents de souris sur l'arbre à came sont en parfait état.
J'imagine donc que le précédent propriétaire avait du insuffisamment resserrer la turbine (ou oublier de remplacer la rondelle cuivre) et que celle ci avait commencé à battre.
Il a du ensuite se contenter de déposer le couvercle et de resserrer l'écrou.
Sans démontage de la turbine il est impossible d'apprécier l'état des cannelures (voir ma première photo) mais comme le mal était déjà fait, les dernières marques de cannelures ont fini de s'émousser et la turbine a cessé de travailler avec les conséquences que vous savez.

Je m'en tire au mieux mais la morale de cette histoire c'est que pour vérifier l'état d'une turbine de pompe à eau, une inspection en place ne suffit pas .
Il faut impérativement la démonter et inspecter minutieusement son alésage ! ! !
